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Dr Gilbert Tsolenyanu : « Nos réanimations fabriquent des morts pour la morgue, c’est triste »

Publié le vendredi 4 décembre 2020, par Gabinho

S’exprimant sur les ondes de la radio victoire FM en début de semaine, le Secrétaire du Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot), Dr Gilbert Tsolényanu est largement revenu sur les questions relatives aux infrastructures et équipements dans les centres hospitaliers du Togo.

Doter les hôpitaux publics d’équipements adéquats dont les scanners a toujours été pour le responsable syndical et ses paires, l’une des revendications quintessences relatives à la modernisation du système sanitaire du pays.

Approuvant d’une part la rénovation deux ans plutôt de la morgue du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio, M. Tsolenyanu dans son intervention regrette le choix des autorités de rénover la morgue plutôt que l’hôpital, quand son sait que le centre de santé de référence du pays est en très mauvais état depuis quelques années tout comme la dite morgue.

« Je ne dis pas que la rénovation de la morgue du CHU SO était une erreur parce qu’elle était dans un état catastrophique », a reconnu le Docteur et de renchérir « mais je vous assure qu’il y a d’autres priorités plus importantes que la morgue. Par exemple, nos salles de réanimation ne sont pas équipées. Les gens meurent dans les salles de réanimation tous les jours alors que des vies doivent être sauvées là-bas. La vie est sacrée, donc entre la vie et la mort, qu’est-ce-qui est une priorité ? », s’interroge le syndicaliste pour ensuite regretter « malheureusement, nos réanimations fabriquent des morts pour la morgue, c’est triste ».

Toutefois le Dr Tsolenyanu a indiqué que le corps médical espère une promesse de plus d’un an de la part de l’ancien premier ministre Komi Selom Klassou. « L’ancien Premier ministre, Selom Klassou avait déclaré lors d’une de nos réunions avec les autorités, que jusqu’à fin décembre 2019, le gouvernement dotera toutes les régions du pays d’un scanner. Mais aujourd’hui, nous sommes déjà à 1 an de cette date, et nous n’avons reçu aucun scanner. Je ne veux pas réduire toute la médecine à la présence d’un scanner, mais c’est un outil de diagnostic dont on ne peut plus se passer aujourd’hui », se rappelle-t-il dans l’émission dont il était l’invité.

Une question mérite d’être posée : Y-a-t-il du business à la morgue au point de négliger les conditions pouvant garantir la réduction de la mortalité ?

Yvette S. /T228