Infos Togo Elevage au Togo

René Odjo, du petit élevage à l’élevage commercial, la part de l’ICAT

Publié le jeudi 9 juillet 2020, par Gabinho

Une semaine plus tôt nous vous faisions découvrir ce jeune éleveur qui du petit élevage est désormais au stade de l’élevage commercial avec sa ferme dans un coin à l’Est de Lomé au quartier Adakpamé Zorro Bar. Si son parcours n’a pas été seulement un long fleuve tranquille, il est à noter qu’entre autres partenaires qui ont agi pour qu’il en arrive là où il est parvenu aujourd’hui, il y a bien, outre le PASA (Projet d’Appui au Secteur Agricole), la Francophonie, l’ITRA (Institut Togolais de Recherche Agronomique), l’ICAT (Institut de Conseil d’Appui Technique).

Evoquant l’accompagnement de l’ICAT qui est venu éclore ceux des autres partenaires, sinon donner corps à ces derniers, René Koffi Sodjina Odjo, propriétaire aujourd’hui de l’entreprise Terre et Océan d’Or, se veut reconnaissant. « Je saisis cette occasion qui m’a été donnée pour remercier tous les partenaires au développement qui ont contribué à la mise en place et au développement de mon entreprise. Il s’agit du PASA, de l’ICAT, de la DRAPAH et du FAIEJ. Le PASA à travers sa subvention de 3 500 000 FCFA nous a permis de mettre sur pied le poulailler et de l’équiper totalement. Quant à l’ICAT, il a été pour nous un partenaire stratégique depuis le commencement du projet PASA. Les agents de l’ICAT nous ont beaucoup encadrés, aidés, soutenus puis formés sur l’entrepreneuriat et l’élevage. Je suis reconnaissant. Je souhaite vivement qu’ils continuent de nous encourager pour que nous soyons de véritables acteurs de développement de notre pays », ce sont là des mots qui expriment toute la reconnaissance de ce jeune éleveur « sans frontière », qui allie aujourd’hui l’élevage de poules, de caprins mais aussi la pisciculture.

Ce sont en tout cas des partenariats et apports qui visiblement ont porté leurs fruits et dont les clients et acteurs de la chaine des valeurs du secteur de l’élevage en disent déjà beaucoup de biens.

Des clients en témoignent
Kossi Aboudou est l’un des clients et partenaires de Terre et Océan d’or. Restaurateur, à Baguida, un autre quartier un peu plus en bas d’Adakpamé Zoro Bar, où est fixée l’entreprise de René Odjo, il dit bien de choses sur les volailles sorties de cette entreprise et dont ses clients en raffolent. « Souvent mes clients demandent à consommer bio. Je passe prendre chez Mr Odjo des poulets, poissons et des œufs. Ce qu’il me propose est mieux que les produits importés. Quand vous braisez le poulet, vous sentirez qu’il n’y a pas d’eau-la-dedans. Les poissons sont secs et le goût est différent. La clientèle apprécie. Donc je n’hésite pas à venir vers lui à chaque fois pour me procurer de ses poulets et poissons », confie-t-il tout joyeux.

Une joie également partagée par ce jeune consommateur, Assion Ablah Viceho, technicien de maintenance de son état, et qui a plus d’une fois consommé les produits issus des poulaillers et autres écuries de Terre et Océan d’or.

A travers une petite comparaison, il ressort une grande différence d’avec d’autres produits issus d’autres écuries. « La différence de ses (Terre et Océan d’or d’Odjo) poulets sont au niveau du goût. La saveur est agréable quand vous dégustez ces poulets. Je souhaiterais que son projet soit appuyé pour que nous puissions ajouter de la valeur à nos entrepreneurs qui sont au pays. J’invite le public à chercher les poulets de l’entreprise Terre et Océan d’or car, ils sont de bonne qualité », a révélé ce dernier.

Celui qui suit, n’est pas un consommateur direct mais un client qui s’approvisionne chez René Odjo et qui sert ses clients. Il s’agit d’Edem Kossi Zozo, entrepreneur, Boucher et charcutier des animaux locaux. Des dires de celui-ci, « depuis que M. Odjo a mis en place son entreprise, je m’offre ses poulets locaux parce que la clientèle me le demande. Je vendais uniquement des chèvres mais puisque la demande de poulet était forte, j’ai été obligé de trouver un partenariat avec Mr Odjo. Depuis, je suis satisfait parce que ce sont des poulets maisons et mes clients n’hésitent pas à faire la commande ».

Ce sont là autant de témoignages qui prouvent à suffisance que, aussi bien l’ICAT, l’ITRA, le PASA et la Francophonie ne se sont en aucun moment trompés en offrant une chance à ce jeune entrepreneur, René Koffi Sodjina Adjo, de faire preuves de ses prédispositions à tenir une ferme d’élevage.

Les projections
S’il est parvenu, lui qui 5 ans plus tôt cherchait du travail en rapport avec sa formation de base, la Gestion des Collectivités locales, l’ancien stagiaire de l’ITRA, Sodjina Odjo, avec sa jeune structure a offert aujourd’hui trois emplois directs (permanents) et trois indirects (temporaires) à des jeunes gens comme lui. Toutefois, le fondateur de « Terre et Océans d’or », née timidement en 2016, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Actuellement, cette structure, je veux la faire évoluer en coopérative agricole sous la même dénomination. Les démarches sont faites et nous attendons l’agrément, associé le maraichage à la pisciculture, des activités concernant la transformation », c’est ainsi décliné les ambitions proches de ce jeune togolais qui a vite compris que l’auto-emploi peut aussi être bénéfique.

De ses chiffres d’affaires, il se veut imprécis. « Le chiffre d’affaire n’est pas standard, il évolue en fonction de la demande, des fois dans le mois, vous pouvez faire 200.000 F cfa, ou en bas ou au-delà. Tout dépend des commandes » qui d’après lui portent essentiellement sur la vente des poussins, des poulets marchands, de la fiente…

Et comme conseil de Sodjina Odjo aux jeunes togolais comme lui, « il faut aller petit-à-petit pour réaliser son rêve ».

Son cas n’est qu’un cas parmi tant d’autres qui ont positivement changé le cours de leur histoire grâce aux appuis financiers mais aussi techniques des structures décentralisées du gouvernement togolais.
T228