Des responsables et membres du SYNATRAT aguerris pour mieux défendre leur cause et celle de leurs camarades

Si en lançant en 2008, un vaste programme de sensibilisation et de formation des acteurs sociaux les plus vulnérables d’une part, et de sensibilisation et d’information des pouvoirs économiques et publics d’autre part, sur la nécessité de la restauration sociale au Togo, l’ONG SADD (Association Solidarité et Action pour le Développement Durable), poursuivait ainsi la vision de l’OIT ; Vision selon laquelle chaque femme et chaque homme doit accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité, elle contribue ainsi à la prise de conscience des acteurs du monde du travail de la nécessité de mettre un accent particulier sur l’amélioration des relations professionnelles et la consolidation des perspectives de la paix sociale, de manière à éviter le dérapage de certaines tensions vers des conflits sociaux. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Raison pour laquelle, les 05 et 06 Novembre derniers à Atakpamé, SADD avec le soutien de son partenaire de toujours WSM (We Social Movement), dans la dynamique d’amener les acteurs du monde rural à la maitrise des fondements du dialogue social et des techniques modernes de négociation et de médiation et promouvoir une approche non conflictuelle des relations professionnelles, a réuni trente (30) responsables et membres du SYNATRAT.
Au cours de ces deux jours de retrouvailles, sur le thème principal « Le dialogue social et les techniques de négociation, gage de la paix sociale pour une prospérité économique et durable », les séminaristes ont été imprégnés des réalités des paysans agriculteurs, leurs « Conditions de travail et de vie » et « Couverture maladie/accès aux soins de santé ». Entre autres communications ayant meublé les travaux, il y a celles « sur le concept du dialogue social », « sur le cadre juridique qui encadre le dialogue social au niveau national et international », « sur le dialogue social selon l’OIT ; bipartite, tripartite et tripartite plus » et enfin « sur les techniques de négociation collective ».
Un jeu de simulation de négociation collective a permis en fin de séminaire de test le niveau d’appropriation des outils du dialogue social.
Dialogue social, qu’est-ce que c’est ?
D’après la définition de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), le dialogue social est un processus incluant « tous types de négociation, de consultation ou simplement d’échange d’informations entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs selon des modalités diverses, sur des questions relatives à la politique économique et sociale présentant un intérêt commun. Il peut prendre la forme d’un processus tripartite auquel le gouvernement participe officiellement ou de relations bipartites entre les travailleurs et les chefs d’entreprise (ou les syndicats et les organisations d’employeurs), où le gouvernement peut éventuellement intervenir indirectement ». Pris ainsi, le dialogue social favorise l’implication sur une base d’équité et de justice sociale de tous les partenaires sociaux dans les processus de prise de décision en atténuant de ce fait les risques de conflits sociaux majeurs.
Le cas togolais
Devenu depuis plusieurs années déjà une des priorités dans les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté dans le contexte du travail décent, le dialogue social fait l’objet de divers intérêts.
Cet intérêt pour la promotion du tripartisme et du dialogue social a amené plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest dont le Togo à se doter d’un cadre juridique et institutionnel destiné à favoriser la pratique de la concertation autour des questions économiques et sociaux d’intérêt commun. Il en a résulté le Conseil National du Dialogue Social (CNDS) qui a permis de canaliser les tensions sociales exacerbées et favoriser l’amorce d’un développement socio-économique sur une base consensuelle.
Par ailleurs, les mutations induites par la progression rapide de la mondialisation et de la concurrence ont modifié de façon considérable l’environnement de travail dans les pays en développement et favorisé l’émergence de nouveaux sujets de préoccupation tels que la sécurité de l’emploi, la protection sociale, la sécurité et santé sur les lieux de travail.
Pour le cas du Togo, ces diverses problématiques qui interviennent dans un contexte d’affaiblissement du pouvoir de négociation des acteurs sociaux, ont précarisé les relations de travail et entraîné la résurgence des conflits individuels et collectifs de travail dans de nombreux secteurs de l’activité économique, aussi bien en territoire douanier que dans la zone franche.
Au terme de ces travaux d’Atakpamé, l’on s’attend à voir les syndicalistes outillés, utiliser les rudiments reçus pour « engager des discussions avec les autorités locales sur la mise en place d’un cadre de dialogue social sur les problèmes auxquels le monde rural et paysan est confronté », et être à même de « trouver des alternatives pour une transformation sociale qui prend en compte la protection sociale des paysans agriculteurs et la valorisation de leur travail sous-tendue par une revalorisation sociojuridique des conditions de travail ».
T228
Publié le mercredi 23 novembre 2022, par Gabinho